5 pistes pour diminuer l’anxiété au quotidien

Il peut être décourageant pour une personne anxieuse d’éprouver l’impression d’avoir déjà tout essayé pour diminuer son anxiété et constater que cela ne fonctionne pas. 

Voici 5 pistes de réflexion pertinentes afin de porter un nouveau regard sur l’anxiété que l’on peut ressentir. Cet article est réalisé à partir d’une entrevue avec la psychologue Annie Perreault.

1.     Explorer ses traumas et ses secrets

D’une part, Mme Perreault explique qu’il ne faut pas négliger les traumatismes qu’on a vécus, car ils laissent un poids sur les épaules de façon assez importante. Les traumas n’ont pas à être nécessairement des événements horribles mais ils peuvent aussi êtres des expériences négatives marquantes ou encore des événements pénibles qui s’accumulent au fil du temps et qui usent le système nerveux. 

Les traumas vécus nous mettent davantage en hypervigilance et nous ressentons alors plus d’anxiété. On devient donc en mode « protection » et on se surveille constamment au cas où il arriverait encore quelque chose de pénible. 

D’autre part, on porte tous des secrets et il y en a des plus beaux que d’autres. Ce sont les moins beaux qui nous pèsent sur la conscience. 

Les secrets peuvent aussi être des traumas. Alors, lorsqu’on porte des secrets que l’on n’a pas pris soin de nettoyer ou d’aller en parler, ces secrets finissent par moisir en-dedans de nous, peuvent germer et créer des symptômes anxieux.

Effet Pastel: Quelle est ton astuce pour gérer les deux ou appliquer cette connaissance des secrets et des traumas?

Parler, consulter ou encore écrire ou dessiner pour se libérer de nos secrets permet de réduire la pression interne qui s’exprime souvent en symptômes anxieux.  Il peut y avoir des groupes de soutien ou des ressources d’aide en lien avec votre « secret ». S’il s’agit de traumas, il est d’autant plus important de requérir de l’aide professionnelle.  

Effet Pastel: Pourquoi est-ce important de faire la différence entre traumas et secrets? 

En fait, la différence entre traumas et secrets peut s’exprimer dans les symptômes ressentis mais l’inconfort ou le niveau de dysfonctionnement sera l’indice du niveau d’aide à obtenir.  Le simple fait d’avouer un secret à un ami peut vraiment réduire la pression interne mais si les symptômes sont invalidants ou envahissants, il ne faut pas hésiter à consulter.

2.     Éliminer les sources inutiles de désagréments et de stress

Mme Perreault rapporte qu’il y a tellement de moyens d’être malheureux dans la vie, qu’il est peut-être le temps de décider d’être plus heureux et d’éliminer les sources de stress qui ne nous rendent pas service. Curieusement, plusieurs personnes croiront que ce sont des moyens pour s’aider ou s’améliorer!

Par exemple, s’imposer des listes interminables de choses à faire ou maintenir des exigences très élevées envers soi-même, ce sont peut-être des façons de se   «  maltraiter » qui méritent d’être remises en question.

Les listes de choses à faire sont très souvent remplies de choses que l’on connaît par coeur alors il est inutile de les inscrire sur une liste!  Aussi, une discipline à toute épreuve entraîne aussi un stress important car cela donne l’impression qu’on ne peut pas y déroger… La vie est faite d’imprévus qui sont souvent les expériences les plus riches: alors osez mettre de côté la routine et faites des accrocs à la discipline pour explorer ce que l’imprévu vous réserve comme découverte!

3.  Revoir la gestion de son temps

Mme Perreault estime que certaines personnes ont une vision surréaliste de l’humain, suggérant l’idée que l’on pourrait tout faire et tout accomplir. C’est dommage car c’est ce qui nous est souvent présenté dans les médias, comme si on était invincible et qu’on pourrait vivre à l’infini en accomplissant des projets de façon illimitée. 

En fait, la réalité est qu’on ne pourra pas réaliser tous nos projets, exploiter toutes nos idées et vivre toutes les expériences souhaitées. Espérer de tout faire et de tout avoir, ça peut nous amener à être en échec et ressentir du stress et des émotions désagréables, comme de la frustration, de l’envie et de la déception face à la vie en général. 

Vous souhaitez ajouter à votre horaire un cours de yoga ou de cuisine, le seul soir qui vous reste de disponible? Faites des choix!  Pour entrer quelque chose d’autre dans l’horaire, il faudra parfois éliminer une activité ou se défaire de certains engagements.  Ainsi, il sera possible de voir ce qui concorde le mieux avec vos aspirations, votre temps et votre énergie disponible.  

4. Avoir des objectifs et des exigences réalistes pour soi-même

Pour Mme Perreault, la recherche de la perfection met une pression énorme qui peut s’exprimer par de l’anxiété. Elle note l’importance d’avoir des attentes ou des aspirations réalistes, tant envers les objets qu’on possède, les rêves auxquels on aspire puis les relations que l’on souhaite. 

Mme Perreault mentionne qu’elle donne souvent l’exemple d’une personne qu’elle a connue. Cette personne, qui avait rénové son sous-sol à gros frais, a été invitée par la designer à présenter l’oeuvre dans un magazine de décoration. Pour y arriver, elle a passé 3 jours à faire le ménage pour que les photos soient impeccables. À  cette époque, les retouches photos étaient peu accessibles! 

La leçon à en tirer est magnifique: Faut-il vraiment travailler sans relâche pour arriver à atteindre les « standards » qui nous sont présentés dans les publicités et les médias? Est-ce vraiment cela que l’on souhaite pour soi-même ou pour enfin atteindre le bonheur tant espéré?

Alors, ce qui est montré dans les magazines peut représenter un énorme travail pour y arriver. En effet, ce qui est exposé est bien loin de la réalité. 

On peut souhaiter le corps parfait, la relation amoureuse rêvée, la maison idéale, la voiture de l’année convoitée, le succès professionnel auquel on aspire… mais allons-nous vraiment atteindre cela sans perdre des plumes, sans avoir des dommages collatéraux? Est-ce que l’atteinte de l’objectif ultime est nécessairement l’atteinte de la perfection?

5.  User de créativité 

L’anxiété et les inquiétudes peuvent nous faire « figer » et nous empêcher d’avancer.  En développant notre créativité, nous mettons en action un excellent moyen pour s’éloigner de l’immobilisme que l’anxiété peut provoquer. Ainsi, on accède à l’action concrète et à une certaine légèreté. Cela aide à se rendre compte qu’il y a autre chose dans la vie que de s’inquiéter. 

Notre cerveau aura de la difficulté à faire deux choses en même temps quand il est dans la créativité (être créatif et inquiet en même temps est plutôt improbable).  En étant créatif, on se donne la chance d’éprouver des succès. On peut se découvrir un talent ou des habiletés qu’on ne connaissait pas. Il est fascinant de voir à quel point la créativité engendre la créativité.  

Mme Perreault suggère de tenter l’expérience suivante : Faire une nouvelle recette après avoir joué de la musique ou d’avoir dessiné VS après une journée de travail ardue. Ensuite, observer le résultat de l’expérience (en termes de plaisir, de résultats, d’appréciation, etc.).

En dirigeant notre attention et notre énergie vers ce qui nous plait, un apaisement peut surgir. Que ce soit avec la lecture ou l’écriture, la musique, le tricot, le bricolage, le dessin, l’activité physique ou autres projets créatifs, les possibilités sont infinies pour éprouver des expériences agréables.

Mme Perreault explique qu’elle ajoute maintenant l’écriture thérapeutique comme outil de travail avec sa clientèle.  À travers différents exercices spécifiques, la personne peut écrire pour se libérer, mais aussi être orientée dans sa créativité, dans une visée de guérison. Par exemple, en établissant un dialogue avec une partie de soi ou avec quelqu’un d’autre d’imaginaire, on amène ainsi la personne à travailler thérapeutiquement par l’écriture et à développer des chemins différents et inexploités. 

Effet Pastel remercie la psychologue Annie Perreault, qui aborde le thème de l’anxiété d’une façon pertinente et accessible. L’anxiété est une expérience interne qui peut nous paralyser, donner du fil à retordre et qui parvient même parfois à nous challenger… L’anxiété nécessite de s’arrêter pour mieux comprendre son origine, ses impacts et les façons de diminuer l’emprise qu’elle a sur soi.