Pour plusieurs d’entre nous, le minimalisme est synonyme de frugalité. Mobilier épuré, modeste garde-robe, humble demeure et dépenses modérées. Cette façon de vivre incite à conserver uniquement les objets dont nous avons besoin et d’éviter la surconsommation.
ET SI LE MODE DE VIE MINIMALISTE AVAIT UN PRIX?
En effet, ce style de vie dissimule un revers de la médaille. Simplifier la quantité de ses possessions peut signifier les user plus rapidement malgré des articles de qualité. En cas de perte ou de vol, il n’y a aucun doublon à portée de main comme substitut immédiat. D’ailleurs, est-ce que le minimalisme pourrait avoir des impacts négatifs sur ses finances personnelles?
Aspirer à une maison IKEA à la Marie Kondo
De passage à l’émission Pour emporter, Pierre-Yves McSween se prononce sur le sujet. L’animatrice France Beaudoin lui demande alors ce qu’évoque pour lui cette citation de Marie Kondo: «La meilleure façon de savoir ce dont on a vraiment besoin, c’est de se débarrasser du reste ».
Le comptable vedette du Québec répond sans détour: « C’est encore un luxe de bourgeois de se débarrasser de tout! Parce que les moins nantis cumulent des choses car quand ils ont besoin de quelque chose, ils ne peuvent pas repayer pour. Donc, avoir une maison IKEA c’est un luxe de riche ».
Es-tu d’accord avec Pierre-Yves McSween et sa vision du minimalisme?
Justement, voici mes deux paires d’espadrilles pour aller faire mon jogging. La paire bleue usée à la corde est pratique quand le temps est pluvieux. Advenant qu’elle soit mouillée, ça me dérange beaucoup moins qu’elle prenne l’eau.
Tandis que je conserve mes souliers noirs récemment achetés pour les températures clémentes. Idéalement, je conserverais uniquement la paire neuve. Mais je préfère que celle-ci traverse mieux les saisons.
Conserver un objet « au cas où » peut s’avérer un peu tannant. Par ailleurs, ça m’ennuierait encore plus de devoir me rendre au magasin en cas d’imprévus. C’est quand on a besoin d’un item instantanément que l’on paye souvent le plein prix. On n’a pas toujours le temps de magasiner pour comparer le rapport qualité/prix ou bien opter pour l’achat usagé qui nécessite de la recherche active.
Pour tes futurs achats pressés, est-ce possible de cibler un juste milieu agréable pour tes finances et aussi pour tes habitudes de vie/bien-être?
Des objets dont je ne me débarrasserais pas (même si je ne m’en sers pas)
Épurer son domicile n’est pas une course à détenir le moins d’objets possibles ou l’occasion de faire un procès pour chaque item présent dans l’appartement. Comme le démontre cet épisode du podcast Par-moé pas sur Marie Kondo, le rangement et les possessions matériels sont étroitement liés aux expériences personnelles.
Voici une liste d’items que je garde juste en cas, que j’utilise très rarement. Malgré tout, ça me sécurise de les avoir sous la main:
-Une serviette d’extra (usée à la corde) pour la douche
-Une tuque d’hiver un peu trop grande
-Une multiprise
-Un fer à friser (Si un changement de look soudain me prend).
-Des surligneurs (Ils sont pratiques pour l’agenda. À ce rythme, ma réserve sera écoulée en 2023).
-Un micro (J’ai toujours en tête un futur projet de podcast, depuis plusieurs mois déjà).
Pauvreté ou minimalisme?
Certaines personnes se demandent quelle est la différence entre la pauvreté et le minimalisme? Il s’agit surtout d’un choix. Le minimaliste ne se prive pas, il prend la décision de se passer de l’objet ou d’en utiliser un autre aux fonctions similaires. Ses raisons sont multiples: Économiser pourrait le motiver, mais ça peut aussi être pour diminuer son empreinte écologique ainsi qu’éviter de s’encombrer d’un article supplémentaire. D’autre part, le motif de la personne en situation de pauvreté est majoritairement lié à l’aspect financier, afin de respecter un budget restreint.
Cette vidéo présente des personnes vivant dans 9 mètres carrés, comparativement à d’autres qui choisissent volontairement de vivre dans un minuscule appartement, comme le démontre ce House tour de Fumio Sasaki. En effet, Fumio vit très modestement, mais chaque détail de son logement est bien réfléchi et organisé afin d’optimiser ses conditions de vie.
Au Québec, le phénomène des mini-maisons prend tout son sens pour les personnes qui souhaitent minimiser leurs possessions, tendre vers la décroissance et réduire leur empreinte écologique.
Enfin, je perçois le minimalisme comme une invitation à réfléchir sur ses propres habitudes ainsi que ses préférences personnelles. Tout comme certaines personnes ayant fait des essais/erreurs, j’ai moi-même désencombré quelques objets que j’ai fini par acheter de nouveau. Par exemple, des pots Mason (toujours pratique en cuisine) et quelques camisoles de sports (essentielles pour les séances d’entraînement).
Il est important d’adapter le minimalisme à son style de vie, en évitant de s’adapter soi-même à un mode de vie qui ne nous correspond pas. Ainsi, le minimalisme peut devenir synonyme d’espace, de bien-être et de choix.
Plusieurs éléments peuvent influencer l’inventaire de tes possessions: Ton secteur d’emploi, tes loisirs ou l’équipement des sports que tu pratiques, les températures de ta région, habiter en ville ou en campagne, pour en nommer quelques uns.
Et toi, de quelle façon as-tu envie de transformer ton espace afin qu’il te ressemble davantage? T’est-il déjà arrivée de te départir de certains objets pour ensuite le regretter? Ou à l’inverse, te sentir légère après avoir désencombré ton appartement?